Lettre aux chrétiens de Normandie,
Nous sommes des chrétiens* engagés auprès des migrants et à quelques mois de l’élection présidentielle nous souhaitons vous faire part de notre
inquiétude quant à l’accueil qui leur est actuellement réservé.
Évoquer le thème des migrations est toujours délicat, tant l’attitude à adopter vis-à-vis des migrants divise l’opinion. Les peurs et les phénomènes de rejet à leur égard ne cessent de se
développer un peu partout en France. L’espace médiatique est là pour nous en convaincre.
Cette méfiance et cette hostilité n’épargnent pas nos communautés chrétiennes.
Depuis plusieurs années, le Pape François qui a fait de l’hospitalité un des enjeux majeurs de son pontificat nous invite à Accueillir, Protéger, Promouvoir et Intégrer les migrants
et les réfugiés.
Dans son message pour la 107e Journée mondiale du migrant et du réfugié (JMMR) du dimanche 26 septembre 2021 ”Vers un “nous” toujours plus grand ”, il demande « aux chrétiens et à tous les hommes et à toutes les femmes du monde un engagement personnel et collectif prenant en charge tous les frères et sœurs qui souffrent... sans faire de distinction entre autochtones et étrangers, entre résidents et hôtes, car il s’agit d’un trésor commun, et personne ne doit être exclu de ses soins et bénéfices ».
Nous, chrétiens, animés par notre foi, sommes invités à répondre à cet appel : « Tout émigré qui frappe à
notre porte est une occasion de rencontre avec Jésus-Christ, qui s’identifie à l’étranger de toute époque accueilli ou rejeté » (cf.Mt 25,35-43/ Le Pape François Journée Mondiale
du Migrant et du Réfugié 2018).
L’article 13 de la déclaration universelle des droits de l’homme stipule que
toute personne a le droit de quitter son pays et d’y revenir, mais rares sont celles qui le quittent de gaieté de cœur. « Cependant avant le droit d’émigrer, il y a le droit
de ne pas émigrer » (Benoît XVI).
Nous voyons que de
nombreuses migrations sont la conséquence d’une précarité économique et sociale, d’absence de perspectives pour les jeunes, d’un manque de biens essentiels, de catastrophes naturelles, de guerres et de désordres sociaux
et, de plus en plus la conséquence du réchauffement climatique.
Tout homme a le droit non seulement de vivre en sécurité mais aussi de
disposer des ressources nécessaires à son épanouissement lui permettant de vivre dignement (article 25 de la déclaration universelle des droits de l’homme). Au nom du principe de « destination universelle des biens », si ces « ressources vitales » ne sont pas disponibles chez lui, il a le droit d’aller
les chercher ailleurs. Cela crée, pour les nations riches, un véritable devoir d’accueil, ainsi formulé dans l’article 2241 du catéchisme de l’Église catholique :
« Les nations mieux pourvues sont tenues d’accueillir autant que faire se peut l’étranger en quête de sécurité et des ressources vitales qu’il ne peut trouver dans son pays d’origine
».
Aujourd’hui des femmes et des hommes, convaincus que l’accueil de l’étranger est source d’enrichissement mutuel, se mobilisent pour mettre en place un
système plus respectueux des droits de la dignité humaine. Par leur action ils invitent à « changer notre regard sur le
frère venu d’ailleurs » et à considérer les migrations comme une chance et non comme un problème.
Dans le 1er chapitre de l’Encyclique Fratelli Tutti, le Pape François affirme avec force : « Dans
certains pays d’arrivée, les phénomènes migratoires suscitent des alarmes et des peurs, souvent fomentées et exploitées à des fins politiques. Une mentalité de fermeture et de repli sur soi se
diffuse alors. Il est inacceptable que les chrétiens partagent cette mentalité et ces attitudes, faisant prévaloir certaines préférences politiques sur les convictions profondes de leur
foi ».
Il nous faut aussi
rappeler que les immigrés ont le devoir de s’intégrer dans le pays d’accueil, en respectant ses lois et ses
règles. «Il faudra alors concilier l'accueil, qui est dû à tous les êtres humains, avec l'évaluation des conditions indispensables à une vie digne et pacifique pour les habitants originaires
du pays et pour ceux qui viennent les rejoindre» (Jean-Paul II, Journée Mondiale du
Migrant et du Réfugié 2001).
Avec cette lettre nous souhaitons éveiller les consciences et appeler à la vigilance. Nous devons provoquer un dialogue à l’intérieur de nos communautés chrétiennes sans oublier d’inviter les
migrants et migrantes que nous accueillons. Que s’organisent des débats, non pas pour en faire des déclarations publiques mais pour mieux nous connaître et mieux vivre ensemble. C'est ainsi que
nous retrouverons le chemin d’une humanité réconciliée.
*Les Equipes Pastorales des Migrants de Normandie
ACAT/CCFD-Terre Solidaire/Emmaüs /La Mission Universelle/Mission Ouvrière (ACO ; ACE ; JOC)/Secours Catholique/Société Saint Vincent de Paul
Bonjour à vous, amis des migrants, demandeurs d'asile et réfugiés,
Plusieurs d'entre vous accueillent personnellement chez eux des demandeurs d'asile ou des réfugiés, certains ne le peuvent pas pour des raisons diverses. Le service de la Pastorale des migrants en partenariat avec St Vincent de Paul de Rouen-sud propose pour ceux qui le souhaitent d'apporter leur contribution pour loger une famille de demandeurs d'asile en versant pendant 3 mois, 6 mois, ou plus, 20 € mensuels, selon les possibilités de chacun. L'association St Vincent de Paul a déjà logé et accompagné 2 familles sur Rouen dont l'une a obtenu le statut de réfugiés et s'est bien insérée aujourd'hui sur Rouen St Sever. Avec cette aide financière que vous pouvez offrir, cela permettra ainsi d'accueillir décemment, c'est à dire de loger et d'accompagner une troisième famille ...
La démarche est simple : Les 3 chèques de 20 €, ou un autre montant à votre convenance, seront encaissés à la date souhaitée par le signataire du chèque, pour financer le logement que l'association prend à sa charge tout en accompagnant la famille .
Vous recevrez début 2019 le reçu cerfa de l'association St Vincent de Paul, reconnue d'Utilité Publique et adhérente au comité de la charte "Don en confiance", donnant droit à une réduction d'impôt de 75% pour les personnes imposables. Le don va ainsi intégralement pour le logement durable de la famille .
Dons à : "Association St Vincent de Paul-Ozanam" Adresser à : St Vincent de Paul, 6 Rue du Four 76100 ROUEN. Les personnes qui le veulent pourront, après les 3 ou 6 premiers mois, renouveler leur versement soit par chèque, soit par virement avec le RIB de l'association qui leur sera alors fourni pour simplifier la démarche.
Nous le voulons et pourrons l'affirmer:
"Pour vivre la fraternité, accueillons les étrangers."
Merci à chacune et à chacun.
Patrice Menguy 06 84 44 14 52 Pastorale des migrants
Jean-Louis Tamarelle 06 0186 46 48 St Vincent de Paul
René Gobbé 06 66 60 33 95 Mission ouvrière
La Pastorale des Migrants de Rouen assure une permanence d'accueil au centre Diocésain
3 rue Forfait à Rouen de 14h à 17h30.
Prendre RdV au 06 78 56 00 33
Ci-joint une belle initiative de la Paroisse St Sever -St Clément
cliquer sur le lien pour accéder au dossier
A 18 h le 1er vendredi de chaque mois Place de la cathédrale à Rouen
A 11 h le 1er dimanche de chaque mois Place de la Mairie à Caudebec-lès-Elbeuf
l
Sang-papiers
Ils sont faits de chair et de sang.
Mais ils sont « morts vivant »,
les Sans-papiers.
Ils n'ont pas d'existence légale, Ils n'ont pas d'existence sociale,
Les Sans-papiers.
Ils vivent à côté de nous ils meurent à côté de nous
Les Sans-papiers.
Les voyons-nous ? Leur parlons-nous ?
Les Sans-papiers.
Qui sont-ils ?
Les sans-papiers.
Ce sont des personnes humaines
qui ont quitté leur pays, leur village, leurs amis, leurs familles
parce qu'ils étaient persécutés, parce qu'ils étaient empêchés
de travailler, parce qu'ils n'avaient plus d'espoir de vivre décemment.
La route est longue, difficile, dangereuse, les épreuves douloureuses.
Ils sont clandestins et sans papiers car la France n'est qu'un pays de
transit pour la Grande-Bretagne, par exemple, ils sont ainsi plusieurs
dizaines à Ouistreham.
Ils sont sans papiers car ils sont arrivés au bout de leur visa touristique
ou étudiant et qu'ils n'ont pu avoir de papiers légaux pour rester.
Ils sont sans papiers car la France leur a refusé l'asile, 50= 000 sont
dans ce cas en 201 4, et on ne rentre pas après une route pareille
dans son pays qui n'a pas changé.
Tous vivent dans l'angoisse perpétuelle d'être arrêté par la police
française car il n'est pas question de retourner chez eux.
C'est un aller sans retour qu'ils ont pris !!
L'arrestation signifie l'Obligation de Quitter le Territoire Français,
après passage en Centre de Rétention Administrative (appelé CRADE
par eux). C'est un lieu privatif de liberté où ils attendent dans de mauvaises conditions humanitaires d'être renvoyés dans leur pays
d'origine si celui-ci les acceptent. Ils sont 300 à 400= 000 à être en
situation irrégulière, à vivre misérablement, à être exploités par des employeurs qui les sous-paient sans les déclarer.
Réclamons la régularisation des sans-papiers, c'est un acte de
bon sens économique et de bon sens humanitaire.
Ils apporteraient à la France leur force de travail, leurs qualités, leurs différences, ils pourraient vivre décemment.
Cette régularisation est un acte humanitaire et solidaire,indispensable et urgent.Osons l’hospitalité !!!
Cimade –Arcal